« Voilà, c'est l'atelier où je sévis depuis 20 ans », voici les premières paroles de Gérard Acquaviva, lorsqu'il fait visiter son « jardin secret ».

 

Ce n'est pas dans la marmite de potion magique que ce sculpteur de 67 ans est tombé, mais sur des blocs de granit. La poussière de roche recouvre ses étagères, instruments et diverses œuvres, le temps semble s'être suspendu dans cet atelier situé au bord de route à Calaccucia.

 

« Je suis allé dans un magasin de bricolage, j'ai acheté une pointe et un marteau et j'ai essayé »

 

Comme une « thérapie, un besoin », Gérard peut passer des journées entières, du lever au coucher du soleil, à taper sur sa pointe. « Je taille à l’œil. Ça va tellement doucement qu'on voit la direction que prend l’œuvre ».

 

De nature impatient, « quand quelque chose ne va pas, j'envoie tout bouler », Gérard change une fois marteau et burin à la main, celui qui « envoie bouler » son imagination à travers ses œuvres. « ça prend du temps, il faut être concentré, surtout le faire quand vous en avez envie, quand vous le ressentez, quand vous être tranquille »

 

Ne sachant pas quel prix donner à ses œuvres, Gérard préfère rester dans le flou artistique. « Si je voulais gagner des sous, je ferais des petites Corse, des porte clés, mais c'est pas mon truc de faire cent fois la même chose »

 

La plupart des gens trouvent ses créations originales, et c'est une satisfaction qui lui suffit. 

 

Interview de : Gérard Acquaviva – Sculpteur

 

Reportage Angèle Ricciardi